Barbara
Không rõ
Tais-toi Marseille
Un soir, les voyous de Marseille
M'ont fait goûter à leurs bouteilles,
Au fond d'un bistrot mal famé
Où j'attendais pour m'embarquer.
Ils m'ont raconté leurs voyages
Et, de bastringue en bastringage,
Ils m'ont saoûlée de tant de bruit
Que je ne suis jamais partie.
Marseille, tais toi Marseille !
Crie pas si fort.
Je n'entends pas claquer
Les voiles dans le port.
Depuis, je vais dans les agences
Voir tous les bateaux en partance.
C'est fou : je connais leurs chemins
Mieux que les lignes de ma main.
Adieu, les amours en gondole,
Les nuits de Chine, les acropoles.
La terre de France à mes souliers,
C'est comm'des fers bien verrouillés.
Marseille, tais toi Marseille !
Crie pas si fort,
Que j'entende claquer
Les voiles dans le port.
Je vends mon histoire aux touristes.
On fait de l'argent quand on est triste.
Les escudos et les dollars,
Y'a rien de meilleur pour le cafard
Oui, mais je garde dans ma poche
Un vieux billet qui s'effloche.
C'est tout mon rêve abandonné
Je ne veux pas le déchirer.
Marseille, mais tais toi Marseille !
Tu cries trop fort.
Je n'entends pas claquer
Les voiles dans le port.
Marseille, tais toi Marseille !
Crie pas si fort,
Que je puisse rêver
Que je quitte ton port.