Félix Leclerc
Không rõ
Tirelou
Je suis affligé d'une grande peine, Tirelou !
Couche-toi dans ton lit,
Les poings sur la tête.
Je n'ai pas de lit, pas de tête.
Va-t'en à Paris
Ou casse des cailloux,
Mais ne gâche pas ma semaine.
J'étais à Paris, y a deux ans à peine, Tirelou !
Près de Notre-Dame,
As-tu vu l'ami,
Le front bourré de connaissances ?
Tant de mots sortaient
De sa bouche à lui
Qu'il me fit perdre contenance.
T'es-tu reculé jusque chez les bêtes, Tirelou !
Au l'ver du soleil,
Dedans la rosée,
Les chevaux m'ont fait une fête
Mais les châtelains
Ont failli m' tuer,
Me prenant pour un loup-garou.
Es-tu allé voir les hommes de science, Tirelou !
J'y étais hier
Mais n'ai pas compris
Pourquoi, comme une expérience,
Voulait m'envoyer
Dans la Lune qui luit
Avec mon nom écrit au cou.
Peut-être au Japon, tu trouveras l'ordre Tirelou !
Le Japon est loin
Mais j'ai une corde
Pour me pendre s'il n'y a rien.
Y a mieux, mon ami :
Prends la bèche en main.
Aide-moi à planter mes choux.